Partie 1 – Pourquoi penser l’infrastructure avant même de coder ?
Quand on parle de musique en ligne, on imagine immédiatement des plateformes massives, pleines de traitements serveurs, de latence, et d'interfaces web lourdes. MusiCall prend le contre-pied : il ne s’agit pas d’un Zoom musical, mais d’un système pair-à-pair pensé pour les musiciens.
Et c’est justement ce choix — celui du direct, du boîtier à boîtier — qui rend la réflexion d’infrastructure d’autant plus stratégique. Avant d’écrire la première ligne de code, avant de designer le premier PCB, il a fallu poser une question essentielle :
Comment permettre à des musiciens répartis dans différents lieux de jouer ensemble, en rythme, avec un son de qualité, et sans serveur audio central ?
Le son est direct, pas centralisé
Contrairement à un service comme Discord ou Skype, l’audio n’est pas relayé par un serveur. Chaque boîtier MusiCall envoie directement son flux audio aux autres boîtiers, sans transiter par un serveur, ce qui permet :
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Une latence minimale, souvent inférieure à 20ms si le routage est bon ;
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Une bande passante optimisée, car non agrégée par un point central ;
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Une indépendance du cloud, et donc une meilleure résilience.
Cela signifie que l’infrastructure serveur n’a pas besoin d’absorber l’audio, mais plutôt de :
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Coordonner les connexions ;
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Assurer la découverte entre boîtiers ;
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Gérer les droits, profils, abonnements, et groupes ;
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Superviser les sessions et permettre des mises à jour firmware à distance.
Penser dès le départ les composants du système
Pour que ça fonctionne, l’architecture a dû être pensée comme un écosystème d’acteurs autonomes :
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Le boîtier MusiBox, connecté en Ethernet ;
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Le serveur MusiCall, assurant les fonctions d’orchestration et de gestion ;
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Les clients web ou mobiles, utilisés par les musiciens pour piloter leurs sessions et gérer leurs boîtiers.
Ce type d’architecture distribué nécessite :
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Une bonne gestion duréseau local et externe ;
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Un protocole temps réel adapté ;
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Des connexions sécurisées pour le contrôle, la signalisation, la synchronisation ;
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Une capacité à surveiller ce qui se passe sans centraliser les flux audio.
Les risques si l'on ne structure pas en amont
Si cette réflexion n’est pas faite dès le départ, on s’expose à :
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Des difficultés de debug car le routage audio ne marche pas ;
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Une architecture impossible à faire évoluer (ex. passage à plus de 4 musiciens impossible sans tout casser) ;
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Des choix techniques bloquants (utilisation d’un protocole non adapté, ou d’une stack réseau fragile).
En clair : la dette technique serait énorme.
Partie 2 – De boîtier à boîtier : comment les musiciens jouent ensemble en ligne
Imaginez que vous êtes chez vous, votre guitare branchée dans le boîtier MusiBox. Un autre musicien est chez lui, à des kilomètres de là, avec le sien. Vous lancez une session ensemble, et pourtant, le son circule comme si vous étiez dans le même local.
Mais comment est-ce possible ?
La magie, ici, ce n’est pas le serveur — c’est la connexion directe entre les boîtiers.
Le son ne passe pas par internet comme une vidéo YouTube
Quand vous regardez une vidéo en ligne, celle-ci passe par un serveur, souvent très loin de vous. C’est lent, car chaque donnée doit traverser plusieurs ordinateurs, routeurs, etc.
Mais dans MusiCall, on ne peut pas se permettre ce genre de détour : en musique, le timing est sacré.
C’est pour ça que le son va directement d’un boîtier à l’autre, sans passer par un serveur central. On appelle ça une connexion de pair à pair, ou « P2P » (peer-to-peer).
Comment les boîtiers se trouvent-ils ?
Là, ça se complique un peu. Les ordinateurs (et donc les boîtiers) sont tous derrière ce qu’on appelle des « box internet » (ou routeurs), qui bloquent souvent les connexions entrantes. C’est une sorte de mur de sécurité.
Pour que les boîtiers puissent se trouver et se parler, on utilise quelques astuces :
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Le serveur MusiCall sert de point de rendez-vous. Il ne fait pas transiter le son, mais il permet aux boîtiers de se dire où ils sont.
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Ensuite, les boîtiers ouvrent un passage temporaire dans leur « mur de sécurité » grâce à une technique réseau connues (on pourrait dire que le boîtier demande à sa box : « peux-tu me laisser parler à mon pote ? »).
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Une fois que les deux boîtiers ont ouvert ce canal, le son peut circuler en direct entre eux, avec un minimum de retard.
Et la latence dans tout ça ?
La latence, c’est le temps entre le moment où vous jouez une note et le moment où l’autre musicien l’entend.
Dans MusiCall, comme le son ne fait pas un long détour par un serveur, cette latence est drastiquement réduite. C’est presque comme une conversation téléphonique — mais pour instruments de musique.
Le boîtier a été conçu pour :
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Envoyer le son sans retard (grâce à un traitement rapide en temps réel),
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Recevoir le son des autres en continu,
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Et tout ça avec une qualité studio, même via internet.
Et si on est plus que deux ?
Bonne question. À 3, 4, 5 musiciens, le système continue à fonctionner sans serveur audio. Chaque boîtier envoie son son directement à tous les autres, comme une sorte de discussion de groupe audio. C’est ce qu’on appelle un réseau maillé.
Mais plus il y a de monde, plus cela demande de puissance et de bande passante — c’est pour cela que MusiCall vous aidera à savoir jusqu’à combien de musiciens votre connexion peut supporter.
Et la sécurité dans tout ça ?
Même si les boîtiers se connectent directement, tout est chiffré et sécurisé :
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Les échanges de données passent par des connexions sécurisées.
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Le serveur MusiCall vérifie qui est qui, et empêche les connexions non autorisées.
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Les mises à jour du boîtier sont également contrôlées pour éviter toute faille ou piratage.
En résumé
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Le son passe directement de musicien à musicien, sans serveur.
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Les boîtiers se connectent via un rendez-vous rapide avec le serveur, puis communiquent entre eux.
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Cela permet une latence ultra-faible, une qualité audio parfaite, et une expérience de jeu fluide, même à distance.
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C’est comme si chaque musicien avait son tuyau audio personnel vers tous les autres.
Partie 3 – Le serveur MusiCall : le chef d’orchestre de l’invisible
Dans les épisodes précédents, on a vu que le son circule directement de boîtier à boîtier pour éviter les détours inutiles.
Alors on pourrait se dire :
“Mais à quoi sert le serveur MusiCall si ce n’est pas lui qui transmet l’audio ?”
Eh bien… à beaucoup de choses.
C’est un peu comme un chef d’orchestre qu’on ne voit jamais, mais sans qui la répétition serait un chaos.
Le point de rendez-vous
Avant que les musiciens puissent jouer ensemble, il faut qu’ils se trouvent. Un peu comme dans un groupe WhatsApp, on a besoin d’un endroit où tous les membres peuvent se rassembler.
Le serveur MusiCall sert de lieu de rencontre :
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Il répertorie les musiciens connectés,
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Il associe les boîtiers aux utilisateurs,
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Il permet de créer une session, d’inviter les autres, et de démarrer.
Sans lui, vos boîtiers seraient comme des instruments perdus dans une ville sans plan.
Il fait le lien… mais pas le son
Important à comprendre :
Le serveur ne transmet pas le son.
Il ne ralentit pas la musique.
C’est uniquement un outil de coordination. Il vous aide à :
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Savoir qui est connecté,
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Vérifier les permissions (ex. : seuls vos amis ou vos membres de groupe peuvent rejoindre),
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Synchroniser l’ouverture des connexions directes entre les boîtiers.
On peut le comparer à un roadie qui gère les câbles avant le concert, mais qui ne joue pas sur scène.
Une interface accessible et utile
Le serveur, c’est aussi ce qui fournit l’interface web MusiCall, que vous pouvez ouvrir depuis un ordinateur ou un smartphone.
Depuis cette interface, vous pouvez :
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Voir vos groupes de musiciens,
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Inviter quelqu’un dans une session,
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Contrôler le volume de chacun (comme une table de mixage virtuelle),
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Vérifier si votre boîtier est bien connecté,
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Consulter vos statistiques d’utilisation.
Le but est que vous n’ayez rien à configurer sur le boîtier : tout se passe en ligne, simplement, via un tableau de bord intuitif.
Il veille à la sécurité
Autre rôle clé du serveur : la sécurité.
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Il vérifie que les musiciens sont bien ceux qu’ils prétendent être (connexion sécurisée),
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Il garde un œil sur les connexions actives,
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Il permet de mettre à jour les boîtiers à distance, comme un smartphone qui installe une mise à jour automatiquement.
Cela évite que n’importe qui se connecte à votre session ou que votre boîtier utilise une version obsolète du logiciel.
Et où est-il, ce serveur ?
Le serveur MusiCall est hébergé sur un "cloud" — un ordinateur toujours allumé, quelque part dans un centre de données sécurisé.
L’idée n’est pas de l’avoir à côté de chez vous (puisqu’il ne gère pas le son), mais qu’il soit :
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Disponible 24h/24, peu importe l’heure de votre répète,
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Fiable et rapide, pour que tout se lance sans accrocs,
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Scalable, c’est-à-dire capable de grandir avec le nombre de musiciens qui utilisent MusiCall.
En résumé
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Le serveur MusiCall n’envoie pas l’audio, mais il est essentiel à l’expérience.
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Il sert de lieu de rencontre, de table de mixage virtuelle, de vigile, et de régisseur.
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Il permet de piloter votre boîtier à distance, de gérer vos groupes, sessions et réglages sans jamais toucher un câble.
Partie 4 – Le son : au cœur de l’expérience MusiCall
Maintenant que vous savez comment les musiciens se connectent entre eux, et à quoi sert le serveur, il est temps de parler du plus important : le son.
Car MusiCall, c’est avant tout fait pour jouer ensemble, avec un son clair, sans décalage, comme si vous étiez dans le même studio.
Mais comment fait-on pour que cela fonctionne avec Internet, sans latence ni parasites ?
C’est ce que cette partie vous explique — sans besoin de diplôme en informatique.
Le boîtier, une mini carte son studio
Le boîtier MusiBox, que vous branchez entre votre instrument ou micro et Internet, n’est pas juste une passerelle :
C’est une vraie petite carte son haut de gamme.
Il prend votre son en entrée, le traite immédiatement, et l’envoie directement au boîtier des autres musiciens.
Mais ce traitement doit être rapide. Très rapide.
Moins d’une milliseconde pour réagir
Pour que vous puissiez jouer en rythme, MusiCall doit éviter tout effet de "retard" (latence).
En studio, on parle d’une bonne latence autour de 5 ms. Au-delà de 20 ms, on commence à sentir un décalage.
MusiCall vise moins de 10 ms entre musiciens, même à distance.
Pour y arriver, plusieurs choses sont mises en place :
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L’audio est compressé juste ce qu’il faut : on garde un son propre, mais on réduit la taille pour l’envoyer plus vite.
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Le traitement est fait dans le boîtier : pas sur le PC, pas dans un navigateur — directement dans un petit ordinateur dédié. Il n’y a aucun logiciel à installer.
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La transmission est directe entre les boîtiers, sans passer par un serveur audio central.
Résultat : le son part quasi instantanément, arrive chez les autres, et est restitué dans leurs enceintes en temps réel.
Une qualité audio pensée pour la musique
On n’envoie pas le son "comme dans un appel Skype".
MusiCall travaille avec une qualité optimisée pour les instruments et la voix.
Cela permet :
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Une excellente compréhension rythmique (même les ghost notes du batteur sont transmises !),
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Un rendu sans artefacts numériques,
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Une stabilité en réseau, même s’il y a quelques pertes de paquets (des petits bouts de données audio peuvent se perdre sur Internet, c’est normal — le boîtier les reconstitue à la volée).
Et le mixage dans tout ça ?
Dans l’interface web de MusiCall, vous avez accès à une table de mixage virtuelle.
Chaque participant est représenté par une piste, avec :
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Un fader de volume, pour équilibrer chaque instrument à votre goût,
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Un bouton "mute", au cas où vous avez besoin d’un peu de silence pour accorder votre guitare,
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Des informations réseau (latence, qualité), mais expliquées simplement.
Tout cela est synchronisé : chaque boîtier reçoit les mêmes infos, pour que tout le monde entende la même chose au bon moment.
Et si Internet fait des siennes ?
MusiCall inclut des mécanismes de correction.
Si votre connexion saute une fraction de seconde, le boîtier est capable de compenser. Il intercale des silences très brefs, ou reconstruit le son manquant sans que vous vous en rendiez compte.
Cela permet de continuer à jouer, même si le réseau n’est pas parfait.
En résumé
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Le son est traité directement dans le boîtier, sans dépendre du PC ou du serveur.
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La qualité est optimisée pour la musique en direct, pas pour la visio.
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La latence est réduite à l’extrême grâce à un enchaînement de technologies invisibles mais cruciales.
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Vous avez le contrôle total du mixage via l’interface web.
Et voilà pour le cœur battant de MusiCall : l’audio.
Partie 5 – Groupes, profils et répétitions en ligne : le réseau social musical
Quand on joue dans un groupe, ce n’est pas juste une question de son :
C’est une connexion humaine. On se connaît, on a nos habitudes, on s’accorde sans se parler parfois.
Et MusiCall veut préserver ça, même si chaque membre est chez soi.
Créer son profil de musicien
Dès que vous vous connectez à MusiCall, vous avez votre profil de musicien.
Il contient :
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Votre nom d’artiste (ou votre vrai nom),
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Les instruments que vous jouez,
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Vos groupes (passés ou présents),
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Vos boîtiers MusiCall (si vous en avez un ou plusieurs).
Vous pouvez y ajouter aussi :
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Une photo,
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Vos styles musicaux préférés,
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Et bientôt, des enregistrements de vos répétitions !
Ce profil devient votre identité musicale numérique, un peu comme un carnet de musiciens que vous trimballez partout.
Créer ou rejoindre un groupe
Dans MusiCall, vous pouvez créer un groupe, ou rejoindre un groupe existant.
Un groupe, c’est un peu comme une salle de répète virtuelle.
Chaque groupe peut avoir :
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Un nom,
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Une photo de couverture,
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Une liste de membres,
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Un espace de communication (pour échanger messages, idées, partitions, etc.),
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Une liste de sessions passées et à venir.
Et surtout, chaque groupe peut lancer une session MusiCall à tout moment.
Organiser une session, comme réserver un studio
Prenons un exemple : tu joues dans un groupe de rock avec trois potes.
Vous ne pouvez pas vous voir en semaine, mais vous voulez répéter quand même.
- Tu vas dans l’espace de ton groupe sur MusiCall.
- Tu cliques sur "Créer une session".
- Tu choisis une date, une heure, et tu invites les autres membres.
- Le jour J, chacun allume son boîtier, se connecte au site, et vous êtes en studio virtuel.
Pas de logiciel à installer, pas de configuration à faire.
Tu veux répéter juste avec le batteur ? Pas de souci : tu lances une session avec lui uniquement.
Système de rôles : chacun son poste
Chaque membre peut avoir un rôle dans le groupe :
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Leader : peut organiser les sessions, inviter de nouveaux membres, gérer le groupe.
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Musicien : participe aux sessions.
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Auditeur (mode à venir) : pour ceux qui veulent juste écouter une répétition.
Cela permet de garder le contrôle, surtout pour les groupes nombreux ou les collectifs.
Communication intégrée
Fini les 36 mails, SMS ou groupes WhatsApp pour organiser les répètes !
MusiCall propose un système de messagerie interne, directement lié aux sessions et aux groupes.
Exemple :
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Tu lances une discussion dans le groupe : "On bosse 'No Woman No Cry' demain ?"
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Tu envoies une partition en pièce jointe.
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Le jour de la session, tout est prêt, tout le monde est au courant.
Et si on change de config ?
Ton groupe de funk invite un saxophoniste pour un jam ? Pas de souci.
Tu peux inviter un musicien extérieur pour une session unique, sans qu’il rejoigne le groupe en tant que membre officiel.
Et si tu changes d’instrument en cours de session (tu passes du clavier à la basse), le boîtier s’adapte, et la table de mixage aussi.
En résumé
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Chaque musicien a un profil personnalisé.
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Les groupes sont des espaces vivants : membres, sessions, échanges.
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L’organisation des répétitions se fait en quelques clics, comme réserver un studio.
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La communication est fluide, intégrée.
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Les rôles permettent une gestion claire, même dans les grands ensembles.
Voilà, tu vois que MusiCall ne pense pas qu’aux bits et aux paquets :
Il pense aux groupes, aux liens humains, à la musique vivante, avec des outils simples pour garder la magie.